" Le souvenir est une forme de rencontre "
Khalil Gibran
* * *
Le coeur de la nuit est un rendez-vous d'images
où se rencontrent nos souvenirs...
Il suffit de choisir celles qui nous sourient
et de jeter celles qui font mal au fond d'un puits.
Gabriellle.S
DÉBRIS DE VIE...
J'ai retrouvé les débris de ma vie
sur une lagune du Midi
Des morceaux de coeur sans couleur...
pâles comme une lune de Novembre.
Rien à dire sur les souvenirs de cette vie sans couleur...
hormis le bleu lumineux des yeux, et le sourire d'un enfant.
Rien à dire sur les débris de toute une vie...
rejetés sur une plage de Méditerranée.
G.S juillet 2008
LA PENSÉ DU BONHEUR...
Comme ils sont beaux ces nuages sur la mer...
Regarde, mon amour, c'est un cadeau !
Comme il a l'air heureux le goéland dans ce ciel bleu...
Regarde mon amour... surtout ne baisse pas les yeux
C'est un cadeau !
Comme elle est légère la brume qui épouse la tiédeur de l'été
respire mon amour, c'est un cadeau !
Comme elles sont éclatantes les couleurs changeantes, à la surface de l'eau
regarde mon amour, elles varient comme le temps...
Et comme elle est douce la pensée du bonheur...
mon amour....
garde la !
C'est un cadeau.
G.S été 2008
Que sont les saisons des années, sinon vos propres pensées qui évoluent ?
Le printemps est un éveil de votre coeur, l'été vous révèle votre fertilité.
L'automne n'est-il pas votre passé qui chante une berceuse à ce qui subsiste en vous de l'enfance ?
Et l'hiver, je vous le demande, n'est-il pas un sommeil plein des rêves des autres saisons ?
K- Gibran "Le Jardin du Prophète"
" CHANTS DU VENT "
Toi le vent, roi de la nature, frère de la pluie et du soleil, continue inlassablement à courir
des plaines de Provence aux déserts lointains de l'orient...
Continue ton voyage à travers le paradis bleu
ce "fabuleux" spectacle offert aux hommes, depuis la nuit des temps...
~
Ici, dans le midi, on t'appelle "Mistral" et ça te va bien!... parce que tu te crois tout permis!
Tu te déchaînes comme un fou,
comme un homme pressé de retrouver sa belle... et tu balaies tout sur ton passage...
Tu fous la pagaille comme disent ceux qui te connaissent ici !...
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Puis, quand tu en as assez d'entendre chanter les cigales, tu rejoins les montagnes et l'hiver
où là tu deviens plus sérieux…
tu deviens la "bise"et tu passes sans t'arrêter... tu es froid, tu fais ton métier.
Quand tu arrives fier sur les sommets enneigés, tu siffles entre les grands sapins comme les violons
d'un orchestre symphonique
qui accompagnent le chevalier du cygne vers son Elsa tant aimée...
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Pour toi, pas besoin de charter pour survoler les pyramides millénaires et le vieux sphinx
posé sur le sable doré...
parce que c'est toi le Roi qui transporte les nuages de sable sur les villes écrasées de soleil...
La-bas, sur cette terre pleine de secrets, tu deviens le roi "Khamsin" et tous te glorifient quand tu arrives...
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Et quand tu deviens plus poétique, tu t'égares vers les terres d'Irlande et d' Écosse
pour devenir cette "Brise" rafraîchissante
qui entoure le mystère des terres vertes et arides... et les falaises sur la mer.
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Sirocco ! ton nom chante comme une danse qui réchauffe aussi mon coeur, quand tu ressurgis de mon enfance
baignée par l'odeur de l'iode au dessus de la mer.
Dans ce pays béni par les Dieux, tu pouvais ramener des milliers de sauterelles sur le sable blond...
souvenirs brûlants d'un passé présent... à jamais...
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Et puis, quand tu te nommes "Mousson" , tu te mélanges à la pluie tiède qui inonde les berges du Mékong
dans la langueur moite d'un ciel bas...
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Au coeur du Pacifique, "Alizé", tu règnes en maître, au dessus de ces îles enchantées
où tu aimes à caresser le corps des naïades et les grandes palmes couchées sur la grève...
Et de l'autre coté de la terre, les petites filles portent ton nom, tellement il est doux et léger...
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Mais quand tu deviens " Typhon", ta colère te rend cruel, et tu détruis tout sur ton passage,
pour enlever aux hommes ce qu'ils croient être acquis à jamais...
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Je t'aime le vent... que tu sois calme ou fort !
Je t'aime car tu épouses si bien l'air qui nous permet d'admirer ce spectacle grandiose et Sacré...
un spectacle éternel qui garde l'âme et le coeur éveillés, quand tant de choses semblent oubliées...
Gabrielle été 2008
CHANCE...
La chance est un oiseau multicolore qui plane au dessus de votre chemin...
La première fois, quand vous l'apercevez, il est doré comme le sable d'une plage au nord de l'Afrique...
Son éclat vous éblouit, il est le plus beau, et vous croyez en ses promesses, en votre futur...
Puis, la vie vous entraîne et vous ne regardez plus le ciel...
alors, discret, l'oiseau doré s'éloigne de vous, pour voler plus loin... trop loin...
Et votre ciel reste vide, sans couleur, sans étoiles...
Mais un jour de chance, il revient enfin... tout blanc et prend la forme de l'enfant confiant
qui, sans le savoir illumine votre univers, tous vos instants.
Sans bruit... la vie passe, avec ses joies, ses heures vides, ses espoirs...
et l'oiseau blanc, toujours présent.
Et, bien plus tard, un matin heureux... inattendu, l'oiseau chance revient tournoyer dans votre ciel
qui paraît plus bleu que tous les océans...
Son battement discret s'approche de vos rivages pour prendre le nom d'un amour...
Et là, tout léger, il se pose en douceur pour s'arrêter quelques heures
quelques jours, quelques mois, quelques bonheurs.
L'oiseau de la chance est un phénix aux couleurs d'arc en ciel... qui n'en finit pas de voler...
G.S Aout 2008
- Textes non libres de droits - © Gabrielle Ségui